Marathon des Sables 2014 - Sahara Sud Marocain (MAR)

14/04/2014 12:00

  MARATHON DES SABLES - SAHARA SUD MAROCAIN (244 km en 6 étapes)  

    
 

Etape 1 (Ouest Erg Chebbi - Erg Znaigui) - 34 km

    "Et c'est parti pour le Marathon des sables et les 244 km à parcourir dans le désert du Sahara. Dès le début, il y avait 15 km de dunes. J'ai beaucoup souffert de l'épaule à cause des sangles de mon sac, mal serré. J'avais opté pourun poids de 13 kg, notamment avec le matériel photo et vidéo. Ce qui m'a impressionné aussi c'est cette grande machine qui escorte le marathon des sables ; il y avait 450 bénévoles chargés du moindre détail. Comme j'étais bien préparé, je n'ai pas trop souffert sur le plan physique. Mais nous étions toujours en recherche d'appui sur ces dunes. la vie s'organise. Nous étions 7 concurrents par tente et j'étais le moins expérimenté. Et dans la tente n° 30 il y avait une française (Florence MORISSEAU, originaire des Deux-Sèvres). Je lui propose alors qu'on fasse la route ensemble, d'unir nos efforts tous les deux. Moi je ne cherchais pas une performance à tou crin cette fois là, mais partager ce marathon des sables pour mieux le vivre. Pourquoi une femme, parce qu'une femme a du bon sens et du sang-froid. Parce que ça évite la rivalité inévitable quand deux hommes se mettent ensemble. Florence m'a aidé sur le fin de cette étape et elle m'a donné son accord pour vivre cette aventure à deux, et ce fut parfait. Elle se plaignait jamais, D'autre part, le contact avec nos proches  nous faisais un bien fou aussi. nous avions droit, ainsi, à 15' d'internet chaque jour. On faisait alors un condensé des étapes. Stéphanie, mon épouse, a eu un rôle essentiel aussi. Elle assurait le suivi du blog par exemple (https://marathon-des-sables.webnode.fr), les gens savaient où nous en étions. Ils faisaient aussi passer des messages de soutien pour nous encourager."
 

Etape 2 (Erg Znaigui - Oued Moungarf) - 41 km

    "L'une des grandes difficultésdu marathon des sables est la chape de chaleur. Pour cette seconde étape, il faisait une température accablante, 48°C à l'ombre. on a alors alterné la marche et la course. il faut vraiment gérer son effort et ses besoins hydriques. je me tenais donc scrupuleusement à mon protocole. Je prévenais Florence pour qu'elle n'oublie pas ses trois gorgés toutes les 5' (alarme de ma montre programmée). Cette seconde étape avait la distance d'un marathon. il y avait des djebels avec des pourcentage à 30% de dénivelé, terrible !. Mentalement ce fut dur aussi d'affronter ces pistes de sables à perte de vue. on est quasi dans l'infini. Mais la nuit ne fut aucunement réparatrice, car, pour ne pas m'alourdir démeusurément, je n'avais pas amené de tapis de sol pour me protéger en pensant qu'il n'y aurait que du sable sur le bivouac. Ce fut une erreur. J'ai dormi à même les cailloux et j'ai eu des hématomes au niveau des hanches. A 3h00' du matin je faisais le tour des tentes en marchant. Un vrai cauchemar."
 

Etape 3 (Oued Moungarf - Ba Hallou) - 37,5 km

    "Il y avait encore plus de grosses dunes etb pas mal de passages rocailleux. Nos foulées devaient toujours être en contrôle, et la fatigue constituait un risque aggravant. Par ailleurs, comme nous ne prenions pas de douchesnous étions escortés par... les mouches. Les premières émotions commence à venir. Ton prénom est inscrit sur le dossard, alors chacun crie les prénoms pour s'encourager. Il régnait une vraie solidarité. On se serrait dans les bras pour nous galvaniser, c'était très fort. On se congratulait. En fait tout était surdimensionné. Certains avaient les pieds en sang, moi j'avais bien préparé mes pieds. Pendant 2 mois durant la préparation je les avait tannés avec du Winted Pad, de la pommade réparatrice pour les blessures des... coussinets de chiens. j'avais été m'en procurer chez un vétérinaire, ébahi. Je dois rendre hommage à ma femme, car cette pommade dégageait une certaine odeur et je m'en passais la nuit..."
 

Etape 4 (Ba Hallou - Rich Merzoug) - 81,5 km

    "C'était la plus longue étape et on la redoutait. Je n'avais jamais fait autant de kilomètres en une course. il y avait beaucoup d'appréhension d'autant qu'il y avait encore des montagnes à 30% de dénivelé (djebels). En fait nous avions le choix de la faire en une ou deux fois cette étape. Nous avons préféré réaliser cette étape d'une traite pour récupérer le lendemain. Ce n'était pas sincèrement indispensable d'avoir une journée de repos le lendemain car la chaleur fut éprouvante sous les tentes, et la journée fut très longues en attente. Bref, durant cette épreuve nous avons vu des paysages grandioses, mais nous avons entendu des cris de souffrance aussi. on éprouvait cette sensation d'être suel au monde. on entend donc des gens hurler, de douleur ou san sraison, mais c'est comme ça. A la nuit tombante, j'étais euphorique. J'avais des jambes de feu. Mais nous n'avions pas de repères et nous avons fait 2h00' de course la nuit. Et nous avons fait des rencontres improbables, tu voyais des touaregs en mobylettes, tu te demandais ce qu'ils pouvaient bien faire ici à ce moments-là. Nous sommes arrivés vers 23h00'. Et nous avons alors scellé un pacte secret avec Florence : tout faire pour la mettre dans les cinq premières françaises au classement et pourquoi pas être également dans le top 15 chez les femmes au scratch. Nous nous étions apercus que ce top 5 était accessible en consultant le classement. Ce n'était pas du tout un objectif au départ, mais là on s'est dit pourquoi pas, ça m'a donné un but supplémentaire et surtout de réaliser cette objectif pour elle, elle le méritait."
 

Etape 5 - Journée de repos

    "Repos sur le bivouac (dans la tente n°30) à attendre sous une chaleur insupportable !"
 

Etape 6 (Rich Merzoug - Gadoun Tarhbalt) - 42,2 km

    "Nous avons fait un marathon pour terminer. ce fut l'étape la plus dure pour moi, car je me suis blessé à la malléole lors de l'étape 4. J'ai fait 30 bornes à souffrir. il y avait pratiquement que des cailloux sur ce parcours, donc les appuis furent douloureuses, je n'ai pas arrêté de gémir. Florence avait été malade la nuit précédente, si bien que nous étions patraques tous les 2 pour cette dernière étape. Au dernier contrôle, à 10 km de l'arrivée, tu pouvais faire venir quelqu'un de ta famille, ce qui n'était pas mon cas (mon choix perso). Les parents de Florence avaient fait le déplacement. Et elle a fondu en larme en les voyant. J'ai également pleurer d'émotions en le cachant à Flo car j'étais heureux pour elle et je m'imaginais revoir ma famille, ma femme, mes filles à ce moment là. En tout cas, quand tu vois l'arche d'arrivée, tu cries. Et chacun vit son émotion à sa façon. Boucler ce marathon est ton mement de gloire. Tu pleures, comme tous les autres. Sinon, je repense à cette cannette de coca-cola que l'organisation nous a offert lors de la journée de repos, je me suis précipité dessus, pour moi ce fut un lingot d'or. C'est comme se laver les dents, c'était un tel bonheur... Je repense également à toute ma préparation, aux différents entraînements jours et nuits, à mon état de santé 1 an avant, à mon épouse, à mes filles, mes parents, et mon beau-père et évidemment à ma belle-mère qui n'est plus de ce monde. Bref pleins d'émotions m'envahissent...."
 

Etape 7 (Gadoun Tarhbalt - Aït Ichchou) - 7,8 km

    "Etape caritative pour les enfants grâce à l'UNICEF. Cette étape est réaliser en marchant sur un parcours de 7,8 km. Epreuve non classante et non chronométrée. L'organisation nous a doté d'un tee-shirt bleu, couleur de l'UNICEF. Moment de partage, d'échange et de rassemblement des finishers de cette course incroyable." pendant cette rando, j'ai repensé à ce que l'on a vécu. Ces jours dans le désert étaient une sorte de retour à l'état sauvage. au premier jour, il y avait une réserve pudique entre nous. Après, au fil des jours, il n'y avait plus cette distance. On vivait ensemble. J'ai repensé également aux différents entraînements jours et nuits, à toute ma préparation, à mon épouse, mes 2 filles, mes parents, mon beau-père et surtout à ma belle-mère qui n'est plus de ce monde suite à un accident de la circulation, et aussi aux différents messages de mes ami(e)s qui grâce à eux mon soutenu pendant tout le marathon des sables.
 
 

Retour à l'hôtel pendant 2 jours

    "Au retour à l'hôtel, j'ai redécouvert la douche et le savon. un vrai bonheur. Comme t'asseoir sur une chaise au restaurant, on n'imagine pas quel plaisir c'était. Et au buffet, j'ai tout dévoré. Et j'ai chopé la turista. 2 jours à rester sur mon lit dans la chambre. Moment pas du tout agréable. Surtout, à mon retour, j'ai éprouvé le syndrôme du désert. Après avoir réussi ce gros défi, j'avais le blues. Comme un immense sentiment de manque. De suite j'ai voulu me projeter sur un autre challenge. ainsi j'ai envie de faire un trail comme le marathon des sables, mais sur l'Antarctique. Passer du sable et à la chaleur des 48°C à la banquise à -50°C, ça me tente énormément. C'est le dépassement de soi à travers les continents. Mais si je peux relever ces défis, c'est parce que j'ai des proches qui sont précieux. Si je peux faire tout ça, je le dois d'abord à mon épouse et à mes 2 filles."
 
 CLASSEMENT : 
  • 241 ème au scratch
  • 1029 concurrents au départ - 917 concurrents à l'arrivée
  • Temps : 38 h 33' 01''