Trail Kimbia Kenya au Kenya (course à étapes)

17/02/2024 09:00

 TRAIL KIMBIA KENYA AU KENYA (100 KM EN 5 ÉTAPES - 1424m d+) 

 
 
Kimbia Kenya est aussi un projet éco-solidaire. 3 des 5 étapes partent, traversent ou arrivent dans une école. Deux principes définissent ce projet éco-solidaire : un soutien logistique et matériel à ces écoles et l'organisation de temps de rencontres et d'échanges entre les participants et la population, notamment avec les enfants dans les écoles.
 
Les parcours sont essentiellement dans la région de Navaisha, située au coeur de la Vallée du Rift.
 
 
Etape 1 (20,2 km pour 123m D+ / 393m D-) - Samedi 17 Février.
Gilgil
 

C’est parti pour une nouvelle aventure sportive en terre Kenyane. Après une nuit au bivouac où j’ai dormi comme un bébé. Cette première étape est toujours un moment particulier, l’ensemble des participants se regarde, s’analyse, se jauge, on se fait des pronostics dans nos têtes bref la vérité ce sera le terrain et le classement de ce premier parcours. Le départ est donné à 8h30 heure locale soit 10h30 heure française. De suite un premier coureur se démarque vite, il prend les commandes et je pense que personne peut le battre. Je pars derrière lui et je me rends compte que mon rythme cardiaque s’accélère et j’ai du mal à respirer, sûrement l’altitude et le climat qui est très chaud. Au km 7, je suis rejoint par le 3ème, qui me dépasse juste avant une belle montée. Pas d’affolement, je reste calé derrière lui. L’ambiance est incroyable et magique sur le parcours, de nombreux écoliers nous encouragent et nous tapent dans les mains. Nous traversons des villages et des cultures. Au km 15, face à nous, un nuage de poussière se dégage d’un chemin, je ne serais dire le nombre de personnes qui courent face à nous pour nous toucher et nous encourager. On se faufile entre eux avec beaucoup de difficulté, c’est vraiment génial de voir se peuple nous applaudir et nous soutenir. La ligne d’arrivée se dresse à nous située dans une enceinte d’école. Je termine dans la foulée du 2ème.Cette  organisation a pour but de réaliser des actions de solidarité, chaque participant ont apporté un sac de vêtements, du matériel scolaire et nous avons planté des arbres dans l’école pour créer des zones d’ombres. Les écoliers ont chanté, dansé devant nous pour nous remercier. Quel moment de partage !

 
 
 
 
Etape 2 (19 km pour 157m D+ / 153m D-) - Dimanche 18 Février.
Lac Elementaita
 

Après s’être couché très tôt hier soir dans ma tente (21h heure locale), je me suis réveillé vers 4h à cause du froid, ici les nuits sont fraîches mais dès que le soleil pointe son nez la température monte très très vite. Le départ est donné à 8h00 (altitude 1950m) près de notre bivouac quasiment au bord du Lac Élémentaita. Les 2 premiers kilomètres sont sur un chemin carrossable en montée. Je pars avec les 2 premiers du classement. Au km 2, le 1er et le 2ème me distancent, et derrière moi il y a un écart avec mes poursuivants. Au km 4, le 2ème du classement laisse partir le 1er, je reste à 200m de lui. Du km 8 à 10, une longue ligne droite en plein soleil, j’augmente progressivement mon rythme tout en gérant mon effort, je m’hydrate régulièrement pour éviter un coup de chaud. Au fur et à mesure je gagne quelques mètres sur lui et au km 13, je suis dans sa foulée. Bien calé derrière lui, j’attends le bon moment pour essayer de le doubler tout en sachant qu’il ne va rien lâcher. Âgé d’une trentaine d’années et coureur sur route, il est évidemment qu’il sera toujours de la partie. Je vais essayer de jouer ma carte de l’expérience. Le parcours final se situe au bord du lac et le dernier kilomètre avant la ligne d’arrivée est une montée. Dans cette fameuse côte, il accélère, je m’accroche derrière et j’arrive à rester derrière lui. Un parcours de 19 km où je termine à la troisième place. Sur les 2 premières étapes, j’ai un retard de 10’’ et 6’ sur le 1er. Demain une grosse étape nous attend, passage dans les montagnes, donc prudence sur la chaleur et le dénivelé.

 
 
 
Etape 3 (17,2 km pour 687m D+ / 243m D-) - Lundi 19 Février.
Eburru
 

Aujourd’hui, nous sortons des sentiers plats pour une étape de montagne. La difficulté étant de grimper 2 côtes de 6 km, avec une arrivée située à 2500m d’altitude. Le départ est donné à 8h45 au pied de la première côte. Le 2ème du classement prend vite les commandes, suivi de près par le 1er, je reste à quelques hectomètres d’eux. Rapidement le 1er dépasse le second et prend les choses en mains. En haut de la bosse j’ai 30’’ de retard sur le 2ème. Du km 6 à 8, une bonne descente peu technique avec quelques trous et des zones pierreuses, je décide d’accélérer mon allure pour grappiller du temps et revenir prudemment sur le 2ème. Je reste concentré pour ne pas me griller sur la deuxième montée de 6 km. Au km 8, j’arrive à cette fameuse côte beaucoup plus raide que la première. Il fait vraiment très chaud, je m’hydrate très régulièrement. Au km 13, j’accuse un peu le coup, et je décide de marcher sur des petites distances, alternant course-marche. Forcément le 2ème me reprend du temps et l’écart se creuse. Je fais un pointage et j’ai 3’ de retard. La fin de la côte arrive et derrière il me reste 3,5 km de descente. Je retrouve des jambes et je commence à augmenter mon rythme et je vois le 2ème sur une ligne droite qui a réduit son allure. Forcément ma détermination est de revenir sur lui. Sur le dernier km, je suis à sa hauteur et je le dépasse. Fort étonné de mon retour, il me redouble sur devant la ligne d’arrivée. Après 3 étapes, nous avons le même temps global. Nous sommes exaequo en terme de chrono, il finit juste devant moi à chaque fois.

 
 
 
 
Journée de repos - Mardi 20 Février.
 

Hier, nous avons changé d’endroit pour le bivouac et nous avons essuyé un bel orage. Une forte pluie qui a inondé les villages, les chemins et les routes, des vrais torrents impressionnants. Malheureusement dans la nuit, j’ai marché avec mes claquettes sur une grosse épine d’acacia, de suite, j’ai fait le nécessaire pour l’enlever, elle était assez profonde. Aujourd’hui, journée off, nous avons eu la chance de passer une journée complète dans un village Masaï. Découverte de leur tradition, échange avec le chef de la tribu lors d’un repas purement typique et visite d’une école Masaï. Un moment incroyable et inoubliable. Ma plaie où se trouvait l’épine c’est légèrement infecté et je ressens quand même une douleur. Direction le staff médical pour avoir un antiseptique. Demain, on reprend la course pour l’avant dernière étape, la 4ème. J’espère que je ne serais pas gêné par cette petite plaie. Dans tous les cas, je ne lâche rien !!!!

 
 
 
 
Etape 4 (20,2 km pour 113m D+ / 56m D-) - Mercredi 21 Février.
Crescent Island
 
Aujourd’hui c’est l’avant dernière étape de ce trail au Kenya. Ce matin, ma plaie au talon est beaucoup plus jolie, moins enflammée et légèrement moins douloureuse, ouf ! Le départ est donné à 8h30, sur un chemin accidenté, caillouteux avec quelques trous d’eau suite au gros orage. Je décide de jauger de suite mon concurrent direct en partant devant. Au bout du 1er kilomètre, le 1er du classement me dépasse et part seul devant, je reste derrière et mon compère de course me talonne. Au km 3, il me double et comme les autres étapes, je le suis à une vingtaine de mètres. Le début de parcours est un faux-plat montant sur 4 kilomètres. En haut de cette petite montée, je suis sur ses talons et je ne prends pas de relais. Au km 6, nous arrivons sur une partie d’asphalte et là, il me place une grosse accélération et il me laisse derrière mais je m’accroche et je garde un écart toujours d’une vingtaine de mètres. Au km 8, sur une descente, je reviens sur lui et à ce moment-là de la course je commence mon effort, je le double et je vais rester devant lui. J’essaye de le distancer mais il s’accroche aussi, pourtant je le sens fatigué. Je tiens bon. À 2,5 km de l’arrivée nous sommes toujours ensemble malgré mes attaques. J’accélère encore, nous allons à 14,5 km/h, je n’arrive pas à me détacher. Et comme les étapes précédentes, il me double sur un sprint. Je termine quand même dans sa foulée. C’est incroyable, du jamais vu pour moi, sans se faire aucun cadeau nous finissons toujours exaequo, il franchit juste la ligne devant moi, mais le chrono est identique ! Demain dernière étape et pas des moindres. Un parcours exigeant, 10 km de montée, 10 km de descente. Quelle stratégie adopter ! Pas simple. Je vais suivre mon allure et après on va s’adapter à lui. Sinon, le parcours est extraordinaire, nous avons couru près d’animaux sauvages, girafes, antilopes, zèbres, gazelles… c’est vraiment magique et dépaysant.
 
 
 
 
Etape 5 (20,1 km pour 344m D+ / 344m D-) - Jeudi 22 Février.
Hell's Gate
 

C’est la Der ! Un parcours de 20 km à Hell’s Gate, le profil est simple, une montée de 10 km, une descente de 7 km et un faux-plat montant de 3 km. Hier soir, j’ai eu quelques problèmes gastriques, donc Smecta toutes les 2h00, et durant la nuit. Le visage des concurrents est légèrement fermé, l’organisation nous donne quelques informations de course et précise que cette étape va être très chaude et difficile. Le réveil est plus tôt pour éviter un maximum le soleil. Le départ est donné à 8h15. Comment vais-je m’organiser pour essayer de battre mon compère de course. Je décide de prendre quelques risques en essayant d’en garder sous le pied. Je pars devant, accompagné d’un athlète kenyan qui ne rentre pas dans le classement, et heureusement il vaut 2h10 au marathon (ils sont là pour nous accompagner tout au long de ce trail). Au km 2, le premier du classement me double et comme d’habitude il part avec le kenyan. Je reste derrière et à ma grande surprise, en me retournant mon compère n’est pas là. J’ai de suite vu qu’il n’était pas très bien. Je continue mon ascension en essayant de mettre un maximum de rythme. Je me retourne une deuxième fois, et je vois qu’il est très long. Sûrement une défaillance ou un problème gastrique aussi. J’avance et au km 10 en haut de cette fameuse côte, je décide d’augmenter mon allure dans la descente sur les 7 km. Je suis seul et très concentré. À 3 km de l’arrivée je me retourne, et j’ai la certitude que je vais finir seul à la deuxième place. La fin est compliquée, vent de face en plein soleil, mais l’euphorie d’avoir réussi un sacré coup me transcende. Je finis fatigué, et très content. Le « vieux » est encore là !!! Je termine donc 2ème du classement général. Mon compère de course perd le podium et termine loin derrière, épuisé. Encore merci pour l’ensemble de vos messages, et surtout un grand merci à mes partenaires qui, sans eux, ne me permettraient pas de réaliser ces aventures humaines et sportives dans le monde entier. Tellement reconnaissant !

 
 
 

 CLASSEMENT  

  • 2ème au scratch sur 50 participants
  • Temps : 7h32'10''
Mary MORAA - Championne du Monde de 800 m en 2023 à Budapest

C’est le grand jour !