Ultra-Trail du Marathon du Mont-Blanc à Chamonix (74)

23/06/2017 04:00

 

 ULTRA-TRAIL MARATHON DU MONT-BLANC À CHAMONIX (94 KM - 6200m D+) 

 TRAIL DE SANCERRE - LA MAGNUM (35 KM - 1110m D+) 

 

Voici le résumé d'une journée particulièrement noire !

Arrivé trop tard sur la ligne de départ, trouver une place de parking, trop galère, mais ça, c'est de ma faute, parti trop juste ! Les commissaires de course refusent que je me faufile sur le devant de la ligne. Je me retrouve comme un "bleu" au fond du peloton. À partir de là, faire une place et un chrono correct semble difficile. A 4h00 du matin, le top départ est lancé pour normalement 85 km de trail. Dès le début, sur 1 km de route dans la ville de Chamonix, j'essaye de me faufiler pour grapiller des places. Première difficulté, 12 km de montée (annoncé 10 km) au Brévent à 2461m d'altitude sur un single-track, pas facile, voir impossible de doubler. Le paysage est super avec le levé du soleil sur le Mont-Blanc.

Au premier ravitaillement, je suis bien et bien concentré sur mon sujet.

Au km 30 (annoncé 27 km) à Bué, 1338m, je retrouve mon assistance qui me prépare mes différents gels, mais également le remplissage de mes 2 bidons en eau et en malto (antioxydant). Et je suis toujours bien !

Je prends donc la direction du barrage d'Emosson. Très grosse difficulté et ça monte raide ! Je chute vers le 37ème km et je souffre d'un point bien précis à l'insertion du quadriceps et du psoas. A chaque fois qu'il faut lever la jambe gauche, je souffre vraiment. Je m'aide avec mes bâtons pour soulager ma jambe. La douleur est terrible et à partir de là, je prends un sacré coup sur la tête. En plein doute ! je pense même abandonner. Je prends sur moi et je continue jusqu'en haut pour rejoindre le ravito et le service médical.

Arrivé au sommet du barrage d'Emosson au km 45 (annoncé 41,6 km), j'ai pu me rendre compte de la dureté de cette ascension vu le nombre d'abandons. Je me ravitaille et je me dirige vers le service médical pour me prodiguer des soins à ma jambe gauche. Bilan élongation ou déchirure. On me conseille d'arrêter mais après avoir eu un tap et des antalgiques par les kinés et médecin. Je suis resté à ce ravitaillement pendant 1h00 avec les soins. Je demande au médical d'essayer de continuer jusqu'au 60ème km pour rejoindre mon assistance. Validé. Je repars donc très prudemment à Chantelard puis Le Tour. 

La montée à la Tête de l'Arolette à 2333m est également très dure, la chaleur est intense, le single-track est technique et rocailleux.

Arrivé au ravitaillement du km 65 (annoncé 60 km), une petite pause de 45' chez les kinés pour m'assurer de finir bien musculairement. J'ai repris du poil de la bête, je gère ma blessure avec une petite foulée courte. Je retrouve mon assistance comme prévue, les yeux marqués et les joues creuses. Fatigué mais je suis déterminé à ne pas lâcher, sachant que les 10 km suivant sont moins difficiles par le dénivelé. Malheureusement la distance entre le 60ème km et le 70ème ne correspond toujours pas. Pour avoir échangé avec d'autres coureurs pendant la course, nous sommes effectivement confrontés à une différence de km parcouru par rapport au road-book de l'organisation. Et suite à une discussion avec un des trailers, il me dit qu'un de ses potes est arrivé et qu'il a fini le trail en 94 km. Très ennervé par cette annonce, dégouté et en colère, j'arrive à l'avant-dernier ravitaillement au km 77 (annoncé 70 km) très remonté et fatigué. 

Il me reste encore une montagne à franchir et pas la plus facile. Normalement le découpage était d'une première partie de 5 km jusqu'à Montenvers (gare de la Mer de Glace), d'une seconde partie montante jusqu'au sommet au refuge du Plan de l'Aiguille de 5 km et de la descente jusqu'à la ligne d'arrivée de Chamonix de 5 km également. Malheureusement ce n'était pas encore le cas. Il me restait 17 km à parcourir soit 2 km de plus, et comme par hazard dans la montée. Arrivé au sommet vers 23h00, je décide d'en finir en descendant rapidement vers Chamonix en prenant un maximum de risque dans la descente. J'ai buté des milliers de fois sur des rochers me créant des douleurs aux pieds et aux orteils. Dès que je suis arrivé sur l'asphalte de la ville, j'ai ressenti une énorme satisfaction du devoir accompli. 

Je franchis la ligne d'arrivé avant minuit avec un bonheur intense d'être finisher de cet ultra-trail.

 

 CLASSEMENT 

  • 236 ème au scratch sur 1000 participants (364 abandons)
  • 70 ème vétéran 1
  • Temps : 19h55'27".