Volcanic Trail Challenge en Islande (course à étapes)
VOLCANIC TRAIL CHALLENGE EN ISLANDE (140 KM EN 6 ÉTAPES - 1840m d+)
La journée d’hier fût longue, avec le vol très tôt le matin et le décalage horaire + la journée libre à Reykjavik, je n’ai pas mis longtemps à m’endormir même si la nuit en Islande est différente, il ne fait quasiment pas nuit noire, une pénombre de 1h à 3h du matin, le reste du temps il fait jour. Aujourd’hui c’est le grand départ pour 6 étapes. À 9h30 heure locale (11h30 pour la France), c’est parti ! Le climat est frais, sans pluie avec un vent plutôt modéré. Le parcours est sur une piste carrossable avec quelques montées et des faux-plats. Un sol caillouteux mais roulant. Après l’analyse de cette étape, j’ai décidé de partir sur un bon rythme et rapidement je me suis retrouvé au avant-poste, et à partir de là j’ai continué mon allure. Au km 11, premier ravitaillement et je le passe sans m’arrêter, j’ai suffisamment d’eau sur moi et ce n’est pas la chaleur qui va m’embêter. Le paysage est forcément très volcanique, pas d’arbres, aucune végétation. Un vrai désert de roches volcaniques ! Au km 17 km j’arrive sur une bonne montée en étant toujours devant et en me retournant de temps en temps je me rend compte que j’ai creusé l’écart sur mes poursuivants. Au sommet de cette côte le 2ème ravito, je prends rapidement quelques fruits secs et je repars. La fin du parcours est sur un faux plat descendant, je remets du rythme. Je termine cette étape de 24 km à la première place en ayant réalisé un bel écart sur mes 2 concurrents directs. J’ai de très bonnes sensations et je me sens plutôt bien physiquement !
Aujourd’hui les conditions météorologiques sont bonnes pour courir, pas de pluie de prévu, température fraîche et un vent modéré à 25 km/h. Le départ est donné à 9h30 sur un chemin carrossable. Du km 0 au km 6, le parcours est roulant sur sentier et piste cyclable. Je décide de partir fort dès le début de course car sur la deuxième partie, il faudra monter sur un volcan. Sans échauffement les premiers hectomètres le souffle n’est pas facile à trouver. En me retournant je vois que mes poursuivants ne suivent pas, parfait pour le côté stratégique de cette étape. Le parcours traverse une petite ville, Grindavik, puis un long chemin de pierres et plat qui favorise une allure soutenue. Ce qui me permettra de gérer plus facilement l’ascension du volcan. Du km 12 au km 14, un single track très technique sur de la roche volcanique, très piégeux, la concentration est optimale ! Mes appuis sont soignés. Sur ce passage, il faut parfois sauter des crevasses. Au km 14, j’arrive un pied du volcan, toujours sur un single très agréable à courir. Au km 17, je débute l’ascension après un ravitaillement rapide sur un single track qui serpente tout au long de cette montée. Le dénivelé est important et j’alterne de la course et de la marche. Le paysage est magnifique. Sur cette étape l’organisation a placé un livre au sommet du volcan, l’objectif étant de rapporter à l’arrivée une page que l’on déchire du livre pour prouver que nous sommes bien tous montées en haut du volcan. Au km 18, descente également technique et rendu glissante par les cailloux volcaniques qui se trouvent sur le sentier. De loin j’aperçois le 2ème et le 3ème qui sont toujours dans l’ascension du volcan. J’essaye de terminer vite l’étape pour creuser l’écart. Je passe la ligne d’arrivée à la première place en étant satisfait de ma stratégie de course et content de ma gestion d’effort.
Après 1h00 de bus, direction la ligne de départ près d’un magnifique lac à Pingvellir. Du km 0 au km 4, le parcours est essentiellement sur une piste de cailloux en descente. L’objectif est le même que les 2 précédentes étapes, partir sur des bonnes bases et gérer la 2ème partie de course. Je prends donc les devants, derrière mes poursuivants sont à l’affût ! Cette étape peut devenir très piégeuse. Du km 4 au km 6, une partie sur un single-track technique avec de la roche volcanique très coupante tellement coupante que mes chaussures de Trail ont été déchirés sur un appui. Heureusement, je n’ai pas été blessé au pied. Malgré tout ça, je risque d’être handicapé dans les descentes car mon pied n’est plus serré dans la basket. Il va falloir être concentré. Du km 6 au km 10, retour sur une piste sans difficulté. J’aperçois derrière moi un duo, le 2ème et 3ème en chasse. J’arrive à la grosse difficulté du jour, une ascension d’une montagne au fort dénivelé du km 12 au km 20, le climat est froid et pluvieux. Je suis, et c’est rare que je le dise, très content de ma montée. De bonnes sensations et physiquement très bien. Les 2 derniers km sont sur une descente raide. Toujours concentré je termine à la première place. Après 3 étapes sur les 6, mes résultats sont intéressants pour la suite, je vais pouvoir gérer l’écart de mes adversaires, j’ai fait un bon début de trail dans la gestion et je suis en forme. Demain l’étape aura lieu dans l’après-midi. Maintenant place à la récupération.
Cette fois le départ est donné dans l’après-midi à 16h sous un beau soleil cependant le vent soufflait fort environ 55 km/h et très glacial. Le début du parcours était un mur, une ascension raide. Mon objectif était de prendre les commandes mais gérer mon effort dans la montée. Les mains sur les genoux, la tête basse, le rythme cardiaque s’élève rapidement, je suis déjà dans le rouge. Je suis talonné par mes 2 poursuivants qui je pense étaient plus fort que moi dans cette partie difficile. Arrivé au sommet, je débute la descente hyper technique, une multitude de pierres instables. Je suis concentré sur mes appuis, et un peu tendu, mes entorses à répétitions restent toujours sensibles. Cependant, je prends un maximum de risque car si je réalise une belle étape, je pense que j’aurais une belle opportunité pour faire un bon résultat final. Mais il reste encore 2 étapes donc toujours être vigilant. A mi-parcours, une longue ligne droite sous le vent qui me permet de mettre du rythme. Au km 10, je suis seul devant et j’ai creusé l’écart. La deuxième partie, est essentiellement sur des singles herbeux et mouillés. 4 passages de ruisseaux à franchir, donc les pieds sont trempés et l’eau est très fraîche. Les 4 derniers kilomètres ont été difficiles le vent de face à rendu la tâche compliquée. Je termine donc cette 4ème étape à la première place. Maintenant il faut vite récupérer pour l’avant dernière étape de demain matin.
Après une nuit horrible, difficile à dormir avec le jour de la « nuit » éclairée, nous entamons l’avant-dernière étape de ce Trail en Islande. Aujourd’hui nous allons subir la pluie, mais la température est agréable pour courir, le vent est quasiment nul sauf sur les hauteurs. Le départ est donné à 10h, au pied d’une montagne qu’il faudra gravir. Le 2ème du classement se place rapidement devant, je le colle et juste derrière moi le 3ème. Une montée raide sur un single-track qui serpente cette montagne. Le dénivelé est important. Sous la pluie et les nuages nous arrivons ensemble au sommet, puis nous entamons la descente sur une surface assez souple en herbe. Je reste calé avec mes 2 compères du jour. Puis du km 4 au km 7 une piste très roulante. Nous arrivons sur une grande plage de sables noirs au km 7 jusqu’au km 11. Les appuis sont très difficiles, une vue sur la mer. L’organisation nous a demandé de ne pas s’approcher de mer, les courants sont dangereux et la houle est présente. Nous sommes toujours à 3 sur cette partie de course. Puis changement de surface, un secteur de végétation haute, la visibilité du single est réduite, à ce moment-là le 2ème et le 3ème prennent le large. Ils gagnent quelques mètres. La fin du parcours est une piste assez large qui me permet de revenir sur eux. Je passe la ligne d’arrivée à la 3ème place.
Aujourd’hui dernière étape de ce Trail Islandais. Après 2h00 de bus, nous voilà au bord de la mer où le parcours va être essentiellement sur les bords des côtes. Le départ est donné à 11h00 précise. La description du parcours est simple, il s’agit d’un sentier côtier avec un faible dénivelé, la seule difficulté et pas des moindres c’est que ce sentier est très caillouteux, d’énormes pierres instables rendent les appuis compliqués et pour pimenter cette dernière session de Trail, le climat n’est pas de notre côté, il pleut très fort, la pluie est glacial, et parfois il tombe de la grêle. Le 2ème concurrent du classement prend les commandes de la course, je me place derrière lui, le 3ème du général n’a pas l’air d’être au top et au bout de 2 km, il décroche. Toujours concentré sur mes appuis et ma course, je prends aucune initiative sur ce début de course. Au km 7, je décide de doubler mon concurrent direct, car je serais idéalement mieux placé et j’aurais une meilleure visibilité sur ce single technique. Je me sens mieux qu’hier. Au km 10, j’accélère le rythme pour le jauger et à ma grande surprise je commence à creuser un peu l’écart, une centaine de mètres. A ce moment-là de la course, je sais que je ne vais rien lâcher et je ne m’autorise aucune erreur de concentration. Nous sommes trempés, la pluie glaciale est terrible. Sur notre trajet, on aperçoit d’énormes icebergs, et quelques phoques. À 3 km de l’arrivée je donne tout pour finir correctement le taff. Je termine donc 1er de cette 6ème et dernière étape à quelques minutes du second. Le 3ème du classement général a explosé. Je gagne donc mon 2ème objectif de la saison après ma victoire voilà 1 mois en Turquie.
CLASSEMENT
- 1er au scratch sur 25 participants
- 1er master 3
- Temps : 10h44'12''
